Dépression chez les jeunes

La dépression chez les jeunes est un sujet préoccupant, surtout après la crise sanitaire qui a bouleversé leur vie quotidienne. Selon une étude de Santé publique France publiée en février 2023, un jeune sur cinq présente des troubles dépressifs, soit une hausse de près de 80 % par rapport à 2017.

      • Quelles sont les causes et les conséquences de ce phénomène ?
      • Comment aider les jeunes à surmonter cette épreuve ?

La dépression est un trouble de l’humeur qui se caractérise par une tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités habituelles, une fatigue, des troubles du sommeil, de l’appétit ou de la concentration, et parfois des idées suicidaires. Elle peut avoir des origines biologiques, psychologiques ou sociales.

Chez les jeunes, elle peut être liée à des événements perturbants (séparation des parents, décès d’un proche, harcèlement scolaire…), à des antécédents familiaux de dépression, à un manque de soutien familial ou amical, à une pression scolaire ou professionnelle trop forte ou à une faible estime de soi.

La gestion de la crise sanitaire, vécue par certains comme source d’isolement social du fait des confinements successifs et des restrictions sanitaires, a dégradé la santé mentale des jeunes. Ils ont été privés de leurs repères habituels (école, université, loisirs…), ont dû faire face à des incertitudes quant à leur avenir (études, emploi…), et ont été exposés à un contexte anxiogène marqué par la peur du virus et ses conséquences économiques et sociales.

La dépression chez les jeunes a des répercussions importantes sur leur santé physique et mentale. Elle peut entraîner une baisse des performances scolaires ou professionnelles, une altération des relations sociales ou familiales, un risque accru de consommation d’alcool ou de drogues et peut aussi favoriser le passage à l’acte suicidaire. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans en France et la majorité des victimes souffre d’une dépression ou d’un autre trouble psychique.

Face à ce constat alarmant, le dépistage et le traitement précoce de la dépression chez les jeunes est essentiel. Agissons,

  • en étant attentif aux signes d’alerte : changement d’humeur ou de comportement (irritabilité, repli sur soi…), plaintes somatiques (maux de tête…), baisse du niveau scolaire…
  • en encourageant le dialogue avec le jeune concerné
  • en lui proposant un soutien adapté : écoute bienveillante, orientation vers un professionnel qualifié (médecin généraliste ; psychologue ; psychiatre…)
  • en l’accompagnant dans sa démarche thérapeutique,
  • en renforçant les facteurs de protection.
« La santé mentale est un équilibre entre la capacité à s’adapter aux difficultés de la vie et la capacité à se réaliser dans ses projets. »
Boris Cyrulnik
Neuropsychiatre et écrivain
Santé mentale jeune

La dépression chez les jeunes n’est pas une fatalité. Elle peut être soignée si elle est détectée suffisamment tôt et si elle bénéficie d’une prise en charge adaptée. Intervenir de manière appropriée quand on s’inquiète pour un jeune s’apprend, il existe, par exemple, la méthode AERER développer dans les modules jeunes des premiers secours en santé mentale.

Des ressources et des interlocuteurs sont à disposition pour écouter, conseiller et orienter les jeunes en souffrance.

La dépression chez les jeunes est un enjeu de santé publique qui nécessite une mobilisation collective. Il faut sensibiliser la population à ce problème, former les professionnels de l’éducation et de la santé à le repérer et à le prendre en charge, développer la recherche et l’évaluation des pratiques, favoriser la prévention et la promotion de la santé mentale chez les jeunes. Ensemble, nous avons le pouvoir d’agir pour diminuer l’impact de la dépression chez les jeunes et leur assurer un avenir plus épanoui.

Pour plus d'informations
stephaniebiard@opotentia.fr
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