Comprendre les risques psychosociaux

Le risque, c’est la probabilité qu’un danger se réalise. L’INRS en propose cette définition

c’est l’éventualité d’une rencontre entre l’homme et un danger auquel il est exposé. Deux composantes caractérisent le risque :

  • La probabilité de la survenance d’un dommage liée à la fréquence d’exposition et/ou la durée d’exposition au danger et la probabilité d’apparition du phénomène dangereux,
  • La gravité du dommage.”

Au niveau professionnel, ce sont les risques pour la santé et la sécurité des personnes dans le cadre de leur activité professionnelle, comme les risques chimiques, les risques liés à l’utilisation de certaines machines ou équipements de travail, …

Les risques psychosociaux (RPS) font partie des risques professionnels: ce qui fait qu’un risque pour la santé au travail est psychosocial, ce n’est pas sa manifestation mais son origine.

La définition du collège d’expertise « suivi RPS au travail », présidé par Michel Gollac et remis au ministère du travail en 2011

« Les RPS sont entendus comme risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emplois et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental »

Ce sont donc des risques générés par l’activité elle-même ou induits par l’organisation et les relations de travail. Ils correspondent à des situations de travail présentant du stress, des violences internes ou externes. Certains travailleurs y sont plus exposés que d’autres. D’une manière générale, toute profession qui implique le contact, l’accueil, la relation avec autrui est confrontée aux risques psychosociaux.

1. Le stress

Selon l’agence européenne pour la sécurité et la santé au travail,

« le stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception de ses propres ressources pour y faire face. Bien que le processus d’évaluation des contraintes et des ressources soit d’ordre psychologique, les effets du stress ne sont pas uniquement de nature psychologique. Il affecte également la santé physique, le bien-être et la productivité. »

Le stress est une réaction, “un signal d’alarme” de notre organisme face à ce qu’il perçoit comme un danger et une invitation à nous adapter. Le stress ou le syndrome général d’adaptation a été décrit par Hans SELYE et se compose de 3 phases.

  • La réaction d’alarme : l’apparition d’un stresseur va déclencher une réaction de l’organisme (par exemple la fuite, la défense, les émotions…). Elle est associée à un stress aigu et ponctuel.
  • La phase de résistance : L’agent stressant perdure, (ou qu’il y a une succession de stresseurs sans récupération) et l’organisme va tenter de s’adapter, de résister. Le stress est chronique.
  • La phase d’épuisement = burnout.  L’organisme a utilisé toutes ses ressources possibles et le seuil d’adaptation à la situation stressante est dépassé.

L’ANI (accord national interministériel) du 2 juillet 2008 relatif au stress au travail, précise (paragraphe 3 page 2)

« L’individu est capable de gérer la pression à court terme mais il éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée ou répétée à des pressions intenses. En outre, différents individus peuvent réagir de manière différente à des situations similaires et un même individu peut, à différents moments de sa vie, réagir différemment à des situations similaires. »

Une nuance importante à prendre en compte, particulièrement en début ou fin de carrière.

2. Les violences au travail (internes et/ou externes)

L’ANI (Accord national interministériel) du 26 mars 2010 sur le harcèlement et la violence au travail indique

« Le harcèlement et la violence au travail s’expriment par des comportements inacceptables d’un ou plusieurs individus; ils peuvent prendre des formes différentes (physiques, psychologiques, sexuelles), dont certaines sont plus facilement identifiables que d’autres. […]

La violence au travail se produit lorsqu’un ou plusieurs salariés sont agressés dans des circonstances liées au travail. Elle va du manque de respect à la manifestation de la volonté de nuire, de détruire, de l’incivilité à l’agression physique. La violence au travail peut prendre la forme d’agression verbale, d’agression comportementale, notamment sexiste, d’agression physique, … »

Les violences au travail, qu’elles soient internes au externes à l’entreprise, peuvent être:

  • physiques/verbales/psychologiques
  • actives/passives
  • directes/indirectes
Elles sont le fait d’une ou plusieurs personnes à l’encontre d’un ou plusieurs salariés.

Exemples: insultes, menaces, agressions, incivilités, sarcasmes, dissimulation d’informations, rumeurs, mise à l’écart humiliation… .

Gestion du stress

Les RPS ne sont pas une fatalité, il est possible d’agir pour les éviter ou les limiter.

Dans le cadre d’une démarche de prévention sur les RPS, une approche collective et centrée sur l’organisation du travail sera à privilégier. Un diagnostic et une évaluation des facteurs de risques sont indispensables en amont. La réduction du risque de RPS aura un impact sur la santé des salariés mais aussi sur les performances de l’entreprise.

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